COTONOU, DESTINATION AUX NOMBREUX ATTRAITS
Pôle économique et vitrine du Bénin, Cotonou est aujourd’hui une ville cosmopolite aux nombreux attraits. Entre infrastructures imposantes et nouvelles offres touristiques, la ville de Cotonou fait peau neuve. Résidents et visiteurs sont séduits par cette transformation qui rehausse le standing de la métropole et en fait une destination prisée.
Réceptacle de plusieurs projets d’envergure, la ville de Cotonou est en pleine transformation. Pour qui y a été il y a de cela des années, Cotonou paraîtra comme une nouvelle ville. Tant il y a à voir !
A qui se demande ce qui a changé dans la capitale, une traversée du Boulevard de la Marina et de la Route des pêches entièrement rénovés, suffirait à convaincre. Comment ne pas remarquer Les jardins de Mathieu, son écrin de verdure ainsi que le Monument aux Dévoués dont l’architecture rappelle les pyramides égyptiennes ! D’une hauteur de 15 mètres hors sol et pesant 17 tonnes, le Monument aux Dévoués est fait en acier galvanisé surmonté d’un pyramidion, recouvert d’une feuille couleur or, le tout sur un socle en béton armé. La structure est revêtue de pierre de granite noir de 3 m d’épaisseur. Cet obélisque a été érigé à Ganhi en plein cœur de Cotonou sur le grand parc vert baptisé Les Jardins de Mathieu. Le Monument aux Dévoués est non seulement un symbole d’admiration mais aussi un symbole de souveraineté en ce qu’il met fin à une tradition imposée par le colonisateur. C’est en effet sur ce site que se fait dorénavant le dépôt de gerbes en mémoire des fils et filles qui ont donné leurs vies pour la patrie. Situé à Xwlacodji, l’ancien site qui accueillait ce mémorial depuis la période coloniale était à l’origine, « à la mémoire des Français tombés face à l’ennemi » dans le contexte de la campagne militaire contre le royaume du Danxomè. La commémoration s’y fera ensuite en souvenir des pertes en vies humaines dans le contexte de la première et de la deuxième guerre mondiale avec l’inscription : « Aux enfants du pays morts pour la France ». Après l’accession du Bénin à la souveraineté nationale, cette tradition a été perpétuée sur le même site avec les inscriptions suivantes : « Aux enfants du Dahomey, morts pour la patrie » en 1960 ; puis « Aux enfants du Bénin, morts pour la patrie » depuis 1975. Quelle que soit la formulation, l’origine de ce site fait référence au colonisateur. Il fallait un site nouveau plus original et plus authentique. Ce site existe désormais : c’est le Monument aux Dévoués. Il rend spécifiquement hommage « à tous les morts qui ont mené le combat pour l’intégrité et la prospérité de la nation ; à la totalité des femmes et hommes de l’ère des royaumes, de la période coloniale ayant lutté pour dire non à l’asservissement ; aux combattants de l’indépendance et à tous ceux qui se sacrifient pour le rayonnement de l’actuel Bénin ». Le monument est érigé dans un cadre où il fait bon vivre et qui offre des possibilités de détente.
LE MUR GRAFFÉ LE PLUS LONG AU MONDE
En longeant le Boulevard de la Marina, l’on est frappé par la longueur et la splendeur de la clôture du Port autonome de Cotonou décorée de graffitis faisant de ce mur, le plus long mur graffé au monde (660 mètres) avec l’ambition d’en recouvrir toute la muraille du port soit 1,3km de long. Au milieu de cette étendue de graffitis, se distingue par sa forme particulière, une fresque de l’artiste brésilien Eduardo Kobra qui dépeint la diversité et la tolérance culturelle et religieuse du Bénin.
Elle est réalisée sur un espace de 525 m2 et met en brassage douze personnages, de religions et de cultures diverses. Attraction touristique au quotidien, le mur du Port autonome de Cotonou devient une référence mondiale. Or, avec «Le mur du patrimoine» situé dans le quartier Dota, dans le 5ème arrondissement de Cotonou ; le Bénin disposait déjà du mur graffé le plus long d’Afrique et du troisième au monde après ceux des Emirats Arabes Unis (Dubaï) et du Brésil. Il occupe 2000 mètres carrés de surface et s’étend sur une longueur de 940 mètres. C’est le mur de l’ex OCBN (Organisation Commune Bénin Niger) quittant le carrefour Zongo au pont Konrad Adenauer.
MERVEILLES ARCHITECTURALES
A peine a-t-on fini d’admirer le mur du Port autonome de Cotonou, que l’on est captivé par un autre édifice colossal le Monument Amazone et son esplanade qui donne sur l’Océan Atlantique. Situé entre le Port autonome de Cotonou et le Palais des Congrès qui a également fait peau neuve, le Monument mesure trente mètres hors socle, pour un poids de 150 tonnes. C’est la deuxième plus grande statue d’Afrique, après le Monument de la Renaissance au Sénégal.
Ce monument rend hommage à la bravoure des femmes d’hier et d’aujourd’hui. L’esplanade de l’Amazone draine chaque jour du monde. Le site pourrait bientôt connaitre de nouveaux aménagements pour égayer davantage les visiteurs. Sur le même axe, en se rapprochant de la zone des Ambassades, le complexe hôtelier Sofitel Bénin émerveille. Construit sur les ruines de Bénin Marina Hôtel, ce nouvel hôtel cinq étoiles s’étend sur un périmètre plus vaste qui inclut le Centre international de Conférences totalement rénové avec une salle de congrès et de presse et quatre salons présidentiels. Comprenant 200 chambres et 5 villas dont une présidentielle, des restaurants, des salles de réunion et espaces dédiés à l’événementiel, des piscines et un centre d’affaires ; Sofitel Bénin se positionne comme le complexe hôtelier le plus luxueux que le Bénin ait connu. Il faut le voir ! Un peu plus loin, au rond-point de l’Aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cadjehoun, le Monument Bio Guéra siège au cœur d’un circuit routier métamorphosé. Haut de 10 mètres dont 7 mètres hors socle, large de 3 mètres et pesant 13 tonnes, le Monument Bio Guéra a une structure en acier reposant sur un massif béton armé et revêtue de fonte (cuivre T3) de 5mm d’épaisseur. Né en 1856, le prince Wasangari Gbaasi N’Guéra (Bio Guéra) est un personnage emblématique de l’histoire. Résistant et « figure de la rébellion » aux côtés des peuples Wasangari, Boowo, Peul et Baatonnu de l’ancien territoire du Baru-tem ; il a lutté contre les privations de liberté, l’impôt de capitation, la conscription, le travail forcé et l’oppression coloniale ; héros de guerre, l’intrépide combattant tomba sous les balles de l’envahisseur colonial le 17 décembre 1916. Bio Guéra a été distingué «héros national» en 1975. Le monument Bio Guéra porte aux visiteurs du pays un message sur le symbole d’attachement du peuple béninois à la défense des causes nobles, de sa liberté et de sa souveraineté. Il met en exergue les valeurs que sont la témérité, le courage, la dignité et l’intégrité. Outre les monuments et complexes, les aménagements balnéaires le long de la plage de Togbin sont de toute beauté et drainent du monde pour diverses escapades et manifestations !
BIENVENUE À COTONOU !
A Cotonou, vous ne parlerez pas sans être compris ! Les habitants de la capitale économique sont pour la plupart polyglottes mais tout aussi ingénieux quand il s’agit de dialoguer et de se faire comprendre. C’est la ville qui connaît le plus fort taux d’alphabétisation et d’usage du français, comme langue parlée. En plus du goun, qui est la conséquence de la proximité de la ville de Cotonou avec Porto-Novo, on distingue entre autres langues parlées par les résidents de la capitale, le fon, le yoruba, le mina, le adja mais aussi le dendi, le bariba et le haoussa en raison de la présence des commerçants originaires du Nord du pays qui occupent une bonne partie des couloirs marchands en l’occurrence le quartier Zongo ; et qui fréquentent le Port Autonome de Cotonou. Avec une forte présence des Igbos du Nigéria à Akpakpa, Dantokpa et environs, l’anglais est tout aussi parlé. Cotonou est bien connue pour son marché international Dantokpa où se croisent des marchands de divers horizons et qui s’étend sur 20 hectares. C’est le plus grand marché d’Afrique de l’Ouest ; des milliers de personnes s’y côtoient chaque jour. L’autre référence internationale, c’est le Port Autonome de Cotonou qui sert de plateforme pour plusieurs pays d’Afrique, d’Europe (Nigéria, Togo, Sénégal, Chine, Italie) ; et de l’hinterland (Niger, Burkina-Faso, Mali). Les lieux et édifices publics les plus populaires sont le Palais des congrès ; l’Etoile rouge, plus grand rond point de Cotonou avec un giratoire débouchant sur 6 axes ; le Hall des arts ; le Stade de l’Amitié devenu Stade Général Mathieu Kérékou… Sur tous les axes routiers de Cotonou, les conducteurs de taxi-motos communément appelés, Zémidjans ou les hommes en maillot jaune imposent leur présence. Ils ne sont pas que des transporteurs ; ils sont pour la plupart des journalistes auto-proclamés. C’est eux qui, à la première heure produisent et relaient l’information selon leur entendement et leur humeur du jour. Les débats qu’ils animent au kiosque de vente de journaux situé derrière le Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga, sont bien souvent houleux. Presque tous les quartiers de la capitale économique portent un message. Entre autres : Agla (Agla houn, bo wa!) signifie : « Si tu es audacieux, alors viens»; Cadjèhoun (è wa ka djèhoun) : «Venez manger»; Houéyiho : « Le soleil se couche » ; Missessin: «Respectez la loi» ; Sègbèya : « Le destin a rejeté la misère » ; Suru-Léré : «La patience porte des fruits»… Mais certains quartiers sont plus évocateurs car ils ont une connotation particulière pour qui vit à Cotonou. C’est le cas du Quartier Jak considéré comme le repère des bourgeois mais qui aujourd’hui, a vu sa réputation baisser au profit de la Haie vive et du quartier Les Cocotiers. C’est aussi le cas du quartier Zongo, où la vigilance est un impératif ; ou encore du quartier Joncquet, où Venise fait son lit la nuit pour un tourbillon de vices et de passions…..
RETOUR AUX SOURCES
Avant l’arrivée du colonisateur, Cotonou avait plutôt pour nom Kútonú qui, littéralement, signifie « Sur les bords des eaux de la mort ». Cette cité était traversée par plusieurs étendues d’eaux : Océan Atlantique, lac Nokoué, lagune de Cotonou. On comprend pourquoi les premiers occupants étaient des pêcheurs, des «Tò fin nou», population d’Afrique de l’Ouest vivant principalement au Sud du Bénin, dans des régions lacustres. Ces derniers sont encore présents dans le quartier d’Ahouansori-Agué et Ladji, demeurant dans des habitations sur pilotis. Au début du XIXe siècle, ce territoire était sous le contrôle du royaume de Danxomè. Plateforme de négociation, il servait de barrière entre le royaume rival de Hogbonou et la cité du commerce des esclaves (Ouidah). C’est dire que Kútònú a toujours été prédisposé à être une cité économique. Lors de son règne, le roi Glèlè (1858 – 1889), concède l’occupation du territoire à la France pour faciliter les relations économiques. La ville est francisée. En dépit de ses nombreux sursauts anticolonialistes, le roi Béhanzin (fils de Glèlè) n’est pas parvenu à arracher la métropole aux Français avant sa reddition.
La puissance coloniale en fait sa base et aménage Cotonou à sa guise. Elle réalise les premières voies, creuse les canaux qui serviront plus tard à la construction de ponts et chemins de fer ; et bâtit les premières administrations. Jusqu’à ce jour, certains bâtiments ont conservé l’architecture coloniale notamment au quartier Ganhi. C’est le cas de l’annexe de la Cour suprême, de certains bâtiments de la préfecture et de la Cour constitutionnelle… Après l’indépendance en 1960, la ville conserve l’architecture coloniale avant de commencer progressivement à s’ouvrir à la modernité. La Conférence nationale des forces vives qui s’est tenue à l’hôtel Plm Alédjo du 19 au 28 février 1990, ouvre la voie à la démocratie mais aussi à l’urbanisation. Cotonou va subir plusieurs mutations et devenir la cible d’une forte pression démographique avec environ 1.300.000 habitants et un flux démographique estimé à plus de 2.500.000 personnes. Limitée au nord par le lac Nokoué, au sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par la commune de Sèmè-Podji (Département de l’Ouémé) et à l’ouest par la commune d’Abomey-Calavi (Département de l’Atlantique), la capitale s’étend sur 79 km2. Ville à statut particulier, présentant le plus lourd budget annuel, le niveau de développement de la ville de Cotonou est largement au-dessus des autres villes du pays. « Cotonou est la plus grande ville du Bénin et à ce titre, il est normal la ville soit bien aménagée, avec toutes les commodités nécessaires», soutient Abraham Avakoudjo, secrétaire général de l’ordre des architectes du Bénin. Avec ses treize arrondissements, Cotonou est la seule commune du département du Littoral.
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