Renforcement de l’offre touristique dans le Septentrion
Le résumé des faits
L’opération de libération de l’emprise des projets touristiques dans la zone de Togbin a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Tandis que certains riverains se disent lésés, les autorités assurent avoir pris toutes les dispositions légales voire sociales pour éviter des frustrations.
Quelques propriétaires terriens et riverains concernés par la libération de l’espace retenu pour la réalisation d’infrastructures sur la partie dite « Zone 4 Togbin » ont récemment donné de la voix pour exprimer leurs frustrations et déceptions à la suite de l’opération de déguerpissement forcé enclenchée par les autorités. Une opération qui a vu la démolition de plusieurs bâtisses. Cette situation a suscité des commentaires ici et là, tendant à relever une certaine injustice dans la conduite de la procédure de dédommagement. Mais à en croire José Tonato, ministre en charge du Cadre de vie, toutes les dispositions légales voire sociales ont été prises pour éviter des frustrations. Mardi 5 mars 2024, il a apporté des précisions et clarifications au cours d’une conférence de presse.
« Dans le cadre du programme d’aménagement de la Route des pêches impliquant les quartiers comme Fidjrossè, Adounko et Togbin, le gouvernement a agi en veillant à ne léser ni brimer personne. C’est déjà une situation éprouvante pour les populations d’avoir à tourner dos à ces biens à l’égard desquels elles ont développé des liens affectifs. Raison pour laquelle le gouvernement est resté dans la logique de l’accompagnement et de la compréhension pour ne pas en rajouter à leur douleur », fait observer le ministre en charge du Cadre de vie. Il relève que sur 1117 personnes touchées par le projet, seulement huit se sont inscrites dans la contestation et ont fait barrière à toute collaboration. Or, soutient-il, dans un élan social, l’opération a pris en compte toutes les personnes, même celles qui n’ont pas rempli les conditions pour être éligibles au dédommagement. « Nous travaillons pour l’intérêt général. Nous avons fermé les yeux sur les préalables non respectés pour dédommager même ceux qui ne sont détenteurs que de conventions de vente », explique le ministre.
Pour rappel, la zone 4 Togbin avait été retirée de l’emprise du projet en 2020, de sorte que plusieurs propriétaires terriens se sont mis à leur aise et y ont construit leurs maisons. C’est ce qui renforce les frustrations des riverains qui estiment qu’ils se sont établis ou ont manqué de prendre des dispositions pour quitter les lieux en raison du retrait de cette zone de l’emprise des projets touristiques en cours. Mais en novembre 2021, la zone a été réévaluée puis à réintégrée au projet. Les motifs officiels tiennent exposent la zone est bâtie à une très faible dimension de sa superficie, soit moins de 5 % ; ce qui en fait une zone nue à 95 %, idéale pour un délogement sans protocoles. Le ministre assure que dès lors, il y a eu des séances d’information et de sensibilisation avec les concernés.
S’agissant de la polémique relative au non- dédommagement, l’autorité fait savoir que toutes les personnes qui ont accompli les diligences, à temps, ont été payées. Par contre celles qui sont restées dans la contestation ont vu les montants liés à leurs dédommagements consignés au niveau de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). C’est sur cette base que les ordonnances de déguerpissement ont été rendus par la Cour spéciale des affaires foncières. Lesquelles ordonnances ont précisé les dates de délogement. Et pourtant, souligne le ministre, le délogement a été retardé jusqu’au 22 février, dans une démarche compréhensive, afin de laisser les personnes concernées s’exécuter. Néanmoins, d’aucuns continuent de soutenir qu’ils n’ont pas été dédommagés.
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