LA FOURNITURE ET LA POSE DES CARREAUX.
Combien de carreaux commander ?
Pour répondre à cette question, il faut :
Connaître les dimensions
Avoir déjà établi la technique et le plan de pose :
- A joints nuls, c’est-à-dire les carreaux bloquées les uns contre les autres
- A joints ouverts, avec un espace de quelques millimètres entre les carreaux
- En parallèle, les joints pouvant être continus ou en quinconce
- En diagonale.
Et cela en tenant compte que :
Dans une livraison de carreaux de première qualité, il peut se trouver quelques éléments défectueux (les normes admettent 5 % de carreaux défectueux dans un lot de carreaux de premier choix). Certains carreaux devront être coupés ou percés donc générer une certaine quantité de déchets. A ces déchets s’ajoutent ceux attribuables à la surface à carreler, en particulier son irrégularité, et ceux dus au mode de pose (une pose en diagonale provoque plus de déchets qu’une pose en parallèle).
Il est bon, une fois la pose terminée, de conserver quelques carreaux en réserve en vue d’une éventuelle réparation et pour disposer d’un échantillon en cas de contestation.
Il est conseillé de commander une quantité de carreaux supérieure à la surface réelle de la pièce à carreler. Généralement, on comptera 10% supplémentaire pour une pose droite et 15% pour une pose en diagonale. La quantité doit être soigneusement évaluée au moment de la commande dans le cas où une commande complémentaire s’avère nécessaire, il n’est pas assuré que le produit disponible soit parfaitement identique au produit initial.
Comment vérifier si la fourniture est correcte ?
Dans la commande doivent être précisées toutes les données d’identification du produit (producteur, dénomination dans le catalogue, format) et la classe de qualité du produit (et éventuellement les caractéristiques techniques convenues).
Classe de qualité
Le carrelage dit « de premier choix » est défini par des normes. Celles-ci admettent, en ce qui concerne les défauts d’aspect, un maximum de cinq carreaux défectueux sur mille, classés en premier choix. Les autres niveaux de qualité non visés par les normes et dénommés de 2eme choix, 3eme choix sont considérés comme étant de qualité inférieure et peuvent de ce fait présenter un plus grand nombre de défauts.
Le prix de cette qualité dite inférieure peut varier d’un producteur à l’autre. Aussi est-il conseillé de demander au producteur, par l’intermédiaire du vendeur, la correspondance exacte de la qualité indiquée. La fourniture se distingue par deux autres paramètres : la couleur et le calibre, qui sont inscrits sur chaque boite de carreaux.
La couleur
C’est la nuance chromatique qui caractérise le lot de carreaux proposés. En raison de la technologie de fabrication, il est pratiquement impossible, industriellement, d’obtenir des carreaux d’une même nuance chromatique. On peut donc constater de légers écarts de couleur sur des carreaux placés côte à côte. C’est pour cette raison, qu’en fin de production et avant le conditionnement, il existe une phase de triage, permettant l’élimination des carreaux défectueux et le regroupement de ceux d’une même nuance chromatique, c’est à dire d’une même couleur.
Le calibre (ou « dimension de fabrication >>)
Pour des raisons analogues aux précédentes, les carreaux sortant du four, et notamment ceux à tessons très compacts, peuvent être de dimensions différentes. Là aussi, en phase de triage, les carreaux sont regroupés en lots de mêmes dimensions avec des tolérances inférieures à celle fixées par les normes. La dimension de fabrication, qui caractérise le produit, est également mentionnée sur l’emballage à coté de la dimension nominale de la façon suivante :
20 x 20 (W 198 mm x 198 mm)
20 x 20 étant l’appellation générique et 198 x 198 la dimension de fabrication.
L’homogénéité de la fourniture doit être contrôlée pour savoir combien de carreaux d’un même type mais de couleur ou de calibre différents doivent être considérés comme des produits divers et par conséquents non adaptés pour le carrelage d’une même pièce. Si la surface à carreler permet d’utiliser des lots différents par leur couleur et leur calibre, ceux-ci devront être entreposés et conservés sur le chantier dans des lieux séparés pour éviter d’être mélangés.
Quand peut-on affirmer qu’un carrelage posé est vraiment bon ?
Quand il est :
Régulier et harmonieux, c’est-à-dire lorsqu’il est plan, sans creux ni bosses, sans affleurements, et que
les joints sont rectilignes et réguliers.
Scellé, c’est-à-dire quand les carreaux ne se décollent ni se rompent
Solide, c’est-à-dire susceptible de remplir longtemps ses fonctions techniques et esthétiques sans se détériorer à la suite de contraintes liées à son utilisation.
Le projet
Une surface carrelée est un système de construction qui exige, avant la réalisation pratique de l’assemblage, un projet soigné. Le maître d’œuvre, professionnel ou particulier, doit connaître et évaluer :
Les caractéristiques de la surface à carreler, c’est-à-dire qui constituera le support du carrelage
La pièce à laquelle est destinée le carrelage
L’écart choisi et les caractéristiques techniques spécifiques.
Sur ces bases, le maître d’œuvre doit établir et spécifier :
Le mode de pose : en particulier la nature, la composition, l’épaisseur, et les modalités de mise en place des carreaux. Cette chape ou lit de pose peut être réalisé avec un mortier de ciment (pose traditionnelle) ou avec des colles de différentes natures (pose en couche mince, ou pose collée).
Les éventuels traitements de support à effectuer et la nature des formes et des couches intermédiaires à appliquer sur le support ;
La largeur et la nature des joints entre carreaux. Le maître d’œuvre doit aussi mentionner, en accord avec l’utilisateur ou avec la personne qui a choisi les carreaux, si la pose doit être fait en parallèle ou en diagonale, à joints nuls ou larges, continus ou en quinconce. Il doit également indiquer la nature du produit de jointoiement. Il faut noter que la largeur et la nature des joints ont des répercussions importantes sur le plan esthétique, technique et économique.
Si la pose à joints nuls renforce l’aspect continu d’une surface carrelée et si son exécution est rapide et économique, elle n’en comporte pas moins des inconvénients. En effet, le carrelage forme un seul bloc et peut se soulever ou se décoller sous certaines conditions ambiantes (température et humidité) ou sous l’action de mouvement du bâtiment. C’est pour ces raisons que la pose à joints ouverts ménageant un espace de quelques millimètres entre les carreaux est considérée comme la méthode la plus fiable et la plus sure, bien que son exécution soit relativement plus longue et plus couteuse. Il faut noter que dans certains pays, en France notamment, la pose à joints nuls est formellement interdite.
L’emplacement et la largeur d’éventuels joints de mouvements.
Le maître d’œuvre et le carreleur disposent aujourd’hui de matériaux de pose (colles, mortiers, joints, etc.), fruits de recherches intensives,
permettant la réalisation de carrelages performants et fiables, dans des lieux ou sur des structures particulières. Le maitre d’œuvre doit connaître ces matériaux et faire des choix techniques corrects.
La pose
La pose est la mise en pratique, l’exécution du projet. Le carreleur, après avoir pris connaissance des lieux et de la surface à carreler du projet et vu les carreaux choisis, doit être en mesure, s’il s’agit d’un professionnel, d’établir un devis des coûts et délais de pose. Il est conseillé de demander un devis écrit.
Le rôle du carreleur
Etablir et organiser le chantier de la pose. Vérifier les surfaces à carreler et les préparer convenablement.
Vérifier soigneusement les mesures (l’équerrage, l’aplomb des murs, les éventuels écarts de niveaux de sols, etc.), et prendre le cas échéant, les mesures nécessaires.
Vérifier les matériaux (s’il existe des défauts évidents, le carreleur doit les signaler avant d’entreprendre la pose).
Optimiser le plan de pose en choisissant les références qu’il convient pour que le carrelage se développe le plus harmonieusement possible et pour prévenir les effets gênants (par exemple des carreaux coupés ou mal raccordés dans les endroits visibles).
Préparer le mortier ou les colles et procéder à l’application des carreaux.
Procéder au jointement et au nettoyage final des carreaux après un délai suffisant à compter de l’application des carreaux. Ce délai peut varier de quelques jours selon le type de surface (sol ou mur) et de mortier ou de colle.
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